28.5.08

Rêver

Avec Côme, je me sens naviguer entre deux eaux. D’un côté, je vis mon rôle de maman pleinement en prenant soin de mon bébé et en en profitant autant que je le peux. De l’autre, je ressens la grande crainte de le perdre, de le vivre plus mal que la première fois, ne serait-ce que parce que c’est une fois de trop. Je me dis que statistiquement, il faudrait être particulièrement malchanceuses pour s’investir deux fois en banque mixte sans que ça ne ‘fonctionne’… sans même se rendre au ‘placement jusqu’à majorité’. En même temps, pourquoi pas? C’est bien possible que nous soyons malchanceuses - ça arrive. Perdre Côme pourrait signifier perdre notre famille à jamais, faire une croix sur notre parentalité et plus précisément sur l’adoption.

Sincèrement, je ne veux pas être pessimiste. Fondamentalement, je ne le suis pas. J’ai trop envie d’élever Côme, d’autant plus que nous devons le faire en pensant toujours à PLCP, notre garçon que nous ne reverrons jamais… C’est difficile, mais ça me donne une certaine force. Pourtant, je ne peux pas faire autrement que d’avoir peur. Et s’il doit partir dans six mois ou pire, dans un an ? Je n’y peux absolument rien. Tout ce que je peux faire de positif, c’est espérer… En attendant, nous créons un lien avec le papa, nous apprenons à le connaître et nous espérons qu’au fil du temps, il nous fera confiance.

Le plus beau jour de ma vie sera celui où la juge prononcera l’adoption de Côme. Sérieusement, si ce jour peut survenir, ce sera mon plus grand accomplissement. Je pourrai dire que je suis passée par les pires stress, que j’ai perdu un enfant, mais que de façon tordue, ça m’a permis d’en connaître un autre et, heureusement, de l’adopter. Le jour de l’adoption se traduira aussi en un gros party, la fête la plus belle qu’on puisse fêter! J’en rêve déjà, mais le périple ne fait que commencer.

16.5.08

Technicalités

Ce matin a eu lieu la première visite de Côme avec son père depuis que le petit est arrivé chez nous. Je croise mes doigts très fort pour que nous en venions à créer une belle relation avec ce papa. Nous allons parler avec lui au téléphone très bientôt, ce sera notre premier contact avec lui. J'espère que ce sera bien et qu'il n'y aura rien d'inquiétant à l'horizon. L'intervenant de Côme et son éducatrice semblent penser que cet homme ne nous voudra jamais de mal et qu'il agira toujours pour le bien de son fils. Nous ne sommes pas habituées à des papas comme ça. Ça fait du bien...

Nous avons reçu la carte d'assurance-maladie de Côme. Je ne sais pas pourquoi, mais ça enlève un stress. Peut-être que c'est parce qu'avec les parents de PLPC, tout était une bataille. La mère n'était pas très présente, mais ne voulait pas coopérer quand elle l'était. Le père ne voulait rien savoir de nous, cherchait des poux pour nous accuser à tort de X et de Y. Nous n'avons pas vécu une histoire banque mixte des plus simples... et moi qui croyais que tout allait bien, à ce moment-là.

Ce coup-ci, j'aime le TS de Côme qui me semble tout à fait transparent. Nous avons rencontré l'éducatrice 'assignée' aujourd'hui et elle est très sympa! Le papa est, semble-t-il, de bonne foi. La maman ne sera probablement jamais apte à élever un enfant, mais bon, ça fait partie de ce genre d'aventure. Bref, je crois que nous ne pouvions pas demander mieux en ce qui concerne les gens de ce dossier.

À suivre... comme toujours.

13.5.08

Les beaux débuts ou presque

Côme semble bien adapté à son nouveau chez-soi. La nuit, il dort comme un loir ! Il se réveille pour un lait, mais seulement après plusieurs heures de sommeil (7-10 heures) alors que le jour, il boit aux 4 heures. Il est très rieur et chatouilleux et nous constatons déjà qu'il change, qu'il évolue.

Aujourd'hui, il ira à sa première visite avec sa mère (depuis qu'il est chez nous). C'est difficile sur le moral, mais pas à outrance. Boobie et moi avons pris l'engagement de ne jamais nous tourner les pouces pendant les visites et de plutôt se garder des achats nécessaires à faire pour ces journées-là (pharmacie, épicerie...). C'est certainement la meilleure chose à faire.

Cette fois-ci, je souhaite vraiment rencontrer les parents du bébé. L'idée est stressante, mais en même temps, je suis de plus en plus persuadée que c'est la chose à faire. Je comprends mieux les TS qu'avant. Il faut toujours rester de bonne foi, laisser aux parents d'origine toutes les opportunités de voir leur fils et de se reprendre en main, dans un délai raisonnable. La partie délai raisonnable est importante, pour le bien-être de l'enfant, mais avant la fin de ce délai, il faut prendre sur soi, serrer les dents si nécessaire, être coopératif à 100%.

Tout ça pour avoir un dossier solide à présenter au juge, pour que celui-ci ne se retrouve pas dans une situation où il a de sérieux reproches à faire à la DPJ. Notre expérience avec PLPC m'a beaucoup appris... énormément. Ça me fait vivre dans la peur, par moments, mais si en bout de ligne ça peut nous rendre mamans légales de Côme, toute l'anxiété en aura valu la peine.

1.5.08

2e début

C’est le Jour 2 de bébé Côme chez nous et je ne peux même pas être avec lui. Je sais que c’est difficile pour Boobie qui doit se réhabituer à s’occuper d’un bébé pendant le jour et que cette fois-ci, elle le fait sans moi. Je sais que ce n’est pas qu’un événement joyeux, que ça ravive une peine et des souvenirs de PLPC. Aujourd’hui, je réalise que ça va être difficile pour moi aussi, de ne pas être avec mes deux amours : ma blonde et mon petit bébé crapaud. Je vais m’habituer… De toute manière, le congé parental va bien arriver un jour. Un jour pas si lointain. Pour l’instant, ça me fait de la peine parce que je sais que Boobie a besoin de mon soutien et que Côme doit m’apprivoiser. Je ne pensais pas me sentir comme ça, mais je m’ennuie et j’ai vraiment hâte de retrouver ma petite famille ce soir, de donner le bain au bébé et de prendre Boobie dans mes bras. On croirait que c’est les hormones, mais non!

Je suis de plus en plus convaincue que PLPC m’a enseigné des leçons de vie, bien malgré lui. Je n’ai pas toujours été heureuse de ma ‘façon d’être mère’ avec lui et je me suis même demandé si j’étais réellement capable de devenir la maman que je voulais être. J’aurais voulu être plus chaleureuse, plus attachée, plus protectrice, je ne sais pas… Puis, PLPC est parti, à 3h d’avis, un vendredi soir. Évidemment, ç’a bouleversé ma vie. Je croyais que l’expérience m’avait rendue encore moins mère que je ne l’avais pensé auparavant (!).

En fin de compte, je réalise avec Côme que c’est tout le contraire. Ma capacité à aimer a évolué, ma fibre maternelle s’est développée. J’aimais PLPC et je l’aime encore, mais la tendresse (eh oui) que je porte à Côme est plus spontanée, plus rapide, plus claire. Pourtant, je ne l’aime pas plus – je le connais à peine! J’ai beaucoup d’affection pour lui, peut-être parce qu’il est tout petit et encore plus dépendant que PLPC ne l’était lorsqu’il est arrivé chez nous. Le tout début de la vie de Côme a été particulièrement difficile, sa santé est plus à risque, il est né minuscule. Je ne sais pas si ça motive mon sentiment protecteur, peut-être… L’important c’est que l’idée de PLPC m’aide à avancer et à donner le meilleur de moi-même (vive les clichés!). Je le fais pour Côme et pour mon bonnichon aussi.