23.3.09

Trois

Il y a des personnes qui ne veulent pas avoir un enfant unique par principe.
De ces personnes, il y en a qui choisissent d’avoir deux enfants - la plupart.

Tous les parents, sauf les parents de jumeaux, sont responsables d’un seul enfant au début de leur parentalité. Cet enfant, l’aîné de la famille, naît d’abord enfant unique, par défaut. Il peut rester le seul et l’unique pendant quelques mois, souvent quelques années. Après ça, tout s’écroule et se reconstruit. Un nouvel enfant naît (ou est adopté). Soudainement, les parents n’ont plus tout leur temps à consacrer au premier né. Celui-ci est jaloux, déçu, même s’il aime son petit frère ou sa petite sœur. C’est bien, ça lui apprend le partage et une bonne leçon de vie. Malgré tout, son quotidien est changé à jamais - et ça va dans le deux sens. Les parents aussi doivent s’adapter au partage de l’amour entre deux enfants. Ils doivent apprivoiser les conflits fraternels, les cris en double. Ils doivent faire le deuil d’une partie de la relation qu’ils avaient au début avec leur aîné.

Il y a de bons et de mauvais côtés à n’élever qu’un seul enfant. Par contre, je suis persuadée qu’il n’y a pas autant d’aspects négatifs qu’on a tendance à le croire. Il me semble qu’on accepte trop difficilement la réalité de la vie en 2009. On ne peut pas tout avoir et on ne peut pas trop en imposer à un jeune enfant. On vit tellement plus stressés, on veut que nos enfants soient endoctrinés dès l’âge d’un an. On n’a plus le droit de dormir ni de jouer sans se faire regarder de travers. Tout va trop vite et chaque minute d’une journée est placée dans un horaire rigide, ou presque. On souhaite quand même élever deux ou trois enfants, par idéal et nostalgie du passé.

La croix n’est pas tracée officiellement sur un bébé #2 (ou #3 si on conte Bébé Poumier), mais ça ne saurait tarder. Comme je l’ai dit à Boobie, je suis à peu près persuadée que le besoin d’avoir un autre enfant ne se manifestera jamais, dans mon cas. J’ai déjà eu des appréhensions face au mystérieux enfant unique, mais ce temps est révolu. J’ai assez tout analysé, de tous bords, tous côtés. Je garde une ouverture d’esprit pour le moment où Calixte exprimera son désir d’avoir un petit frère ou une petite sœur. Ce temps viendra sans doute et ce sera difficile. Mais si, le moment venu, nous sommes convaincues de notre choix de famille, nous n’aurons aucune honte à lui expliquer pourquoi il n’a pas de sœur. Espérons qu’il comprendra.

En attendant, bébé est heureux et c’est tout ce qui compte.

10.3.09

Sur la piste

C'est fait, Calixte vivra chez nous pour toujours.

En fait, j'espère qu'il partira en appart à 25 ans maximum, mais ça ne l'empêchera pas d'être notre fils.

Nous avons obtenu le placement à majorité! Le TS de Calixte nous a lancé des fleurs et nous a indiqué qu'il comptait entamer les procédures d'adoption dans les prochaines semaines. Je flotte.

Comme prévu, les parents d'origine auront un droit de visite, mais encore faut-il qu'ils se manifestent. Le père nous a symboliquement confié son fils et je ne crois pas qu'il va soudainement vouloir passer du temps avec lui dans un local froid du centre jeunesse. En ce qui concerne la mère, pas de nouvelles... Il faudrait qu'elle lâche un coup de fil à l'intervenant pour que contact se fasse (max un par mois).

Je t'aime, mon petit poulet BBQ.

5.3.09

Waiting

Nous avons enfin obtenu le dernier jugement de 2008 de Bébé Poumier, notre premier petit garçon.
Ça faisait un an que nous l’attendions.

Nous avons pu constater que tout nous avait été dit, sauf peut-être à quel point la juge avait rabroué l’intervenante du petit. On ne peut rien reprocher à la juge considérant les preuves nulles que détenait la DPJ quant à l’incapacité du père de prendre soin de son enfant.

L’erreur dans cette histoire, c’est vraiment d’avoir dirigé Bébé Poumier dans un projet banque mixte. En fait, c’est une faute d’amateur, malheureusement. L’intervenante qui était, à l’origine, responsable de ce dossier, n’a tout simplement pas fait sa job. L’intervenante qui a pris en charge la suite des événements n’a pas cru bon faire le travail qui n’avait pas été complété. Elle a été paresseuse et partiale, ce qui a paru extrêmement mal et avec raison. En toute logique, Bébé Poumier aurait dû être placé en famille d’accueil régulière et y rester. Éventuellement, il aurait déménagé chez son père, mais au moins, personne ne se serait attendu à l’adopter. Par contre, je suis contente d’avoir connu Bébé Poumier et d’avoir pris soin de lui. Il m’a certainement permise de devenir une meilleure mère, sans compter que sans lui, nous n’aurions jamais rencontré Calixte. Je suis encore triste de tous les déplacements qu’a dû connaître Bébé Poumier avant même d’atteindre 1 an. Je trouve ça injuste pour lui et je me demande sérieusement s’il éprouve des difficultés à s’attacher à son père et aux adultes près de lui. Mon deuil est fait, mais je me demanderai toujours ce qu’il advient de ce petit bonhomme que j’ai aimé.

Calixte pousse à vue d’œil, dans tous les sens! C’est bien plus marqué depuis que je suis de retour au travail. Il me semble qu’il vieillit beaucoup depuis un mois. Il est tellement mignon quand j’arrive à la maison le soir. S’il n’est pas dans sa chaise haute à manger son pré-souper (!), il vient m’accueillir en marchant vite à quatre pattes. Il me fait tellement de beaux sourires!